Guérison et cycles

Cette semaine, je suis partie à la mer, pour la première fois depuis au moins 2 ans. Je suis partie seule, sous une impulsion profonde, sur une plage différente de celles où je suis habituée à me promener.

Ces dernières années ont été les plus difficiles de ma vie. Des blessures profondes sont remontées à la surface, pour être reconnues, honorées et intégrées afin de guérir d’une vie entière d’abus émotionnel et de transgressions, qui se sont répétés en outre dans ma lignée sur de nombreuses générations.

Cette reconnexion à la mer, tout d’abord sous les terribles rafales de vent et le déchainement des vagues, a été vivifiante, avant de pouvoir profiter d’une après-midi ensoleillée et douce par la suite.

L’eau a joué un rôle tellement majeur dans mon processus de guérison, cet élément qui depuis toujours me fascine et me terrifie en même temps. Ces deux dernières années m’ont amenée à ressentir une profondeur inconnue et absolument terrorisante de mes émotions. Aller régulièrement me balader au bord de la rivière derrière chez moi m’a aidée à rester connectée au mouvement, au flot de mes émotions, les observer, les ressentir, les laisser passer. Tandis que la mer m’a appris à accepter et apprivoiser l’intensité des mes ressentis. J’ai pu sentir à quel point nous ne faisons q’un, la mer et moi. Dans ma solitude, elle me comprend, dans ma souffrance, elle me berce; ensemble nous vivons intensément et profondément, nous grandissons, retombons, nous échouons interminablement. Parfois nous rageons, parfois nous sommes calmes. J’ai perçu que la mer n’existe pas en dehors de moi, fascinante et terrifiante; plutôt je suis elle et elle est moi.


Nous nous sommes réconciliées, réappropriées cette semaine. Elle m’a appris à la reconnaitre et la laisser vivre en moi, à descendre dans mes profondeurs et ensuite revenir sur la terre ferme, et ainsi libérer tout ce qui m’empêche de briller pleinement.

Quelles que soient vos blessures, leur intensité ou leurs répétitions dans différentes expériences de votre vie, ouvrez-vous à elles, permettez-vous de les écouter, les laisser exister, et les intégrer. Ce processus, aussi inconfortable ou viscéral soit-il, nous permet de comprendre le sens de l’existence humaine: nous ouvrir, ressentir, être vivant.

Soyez assurés que vous n’êtes pas seul sur ce chemin. Accueillir votre souffrance et ainsi vous ouvrir à votre nature profonde en vaut la peine. Et lorsque ce sera le moment, vous émergerez, davantage vous-mêmes, davantage en accord avec vous et avec la vie.



Vanessa VaiaCommentaire